Descente de la Tsiribihina en pirogue (jour 1/3)

Le 27 Mai 2018, Madagascar

1er jour de descente sur la Mahajilo

Aujourd’hui nous entamons le premier jour (sur les trois) de descente en pirogue du Mahajilo, qui se jette ensuite dans la Tsiribihina.

 

 

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Levé 6h30, même après 9h de sommeil, le réveille est difficile. Nous avalons un p’ti dej après être passé difficilement sous la douche froide. On charge les vivres et nos sacs sur une sorte de brouette à trois roues de conception artisanales, bien pratique pour rejoindre l’embarcadère du fleuve situé à 500 – 600m de l’hotel. Deux pirogues en palissandre nous attendent en bas des quelques marches qui amènent au fleuve. Déjà une flopé d’enfants curieux sont assis là. Nous faisons la connaissance de José et Bera qui seront les piroguiers (différents d’ailleurs de celui qui s’est inscrit à la mairie avec nous et qu’on ne reverra plus…) pour les 3 jours de descente. Tout est chargé judicieusement sur les pirogues : les sacs à dos et les paques d’eau serviront de dossier, un carré de mousse pour les fesses et les poules à l’avant! Le soleil est au rendez vous… et une trentaine de spectateur aussi! Les enfants sont près de nous, les adultes en retraient, tout le monde regarde tranquillement en discutant ou rigolant discrètement de notre non aisance sur les pirogues.

 

 

La pirogue se sépare des marches, nous voilà enfin partis, il est 8h30. Le fleuve est large, l’eau est légèrement opaque, marron, mais surtout très fraîche. Nous allons mettre trois jours pour atteindre notre point d’arrivée, Belo-sur-Tsiribihina. Les piroguiers quant à eux mettront ensuite 7 jours pour la remontée (sens contraire du courant), aucun moteur évidement, tout à la pagaie… respect.
Au cours de la descente nous apprendrons qu’ils sont payés 160 000 ar (65€) pour les 10 jours.

 

 

 

Au fil de l’eau

Nous rencontrons quelques villages sur les abords, des piroguiers remontant à vide s’appuyant sur des perches pour avancer, un chaland à moteur et plusieurs espèces d’oiseaux (martin pêcheur, aigrette…). Bercer par les coups de pagaie régulier de Bera et Olivier, nous glissons lentement sur l’eau. Quelques zébus broutent les abords, des femmes portent des liassent de bambous suivent les bords du fleuve, une poignée d’habitant d’un village sont réunis à l’ombre d’un arbre, la vie suit sont court. Prendre son temps sera le maître mot de ce voyage.

 

Nous faisons notre premier arrêt près d’un petit village remplie de zazakely (enfants) qui viennent nous voir. « Comment t’appelles-tu » nous demande plusieurs enfants, nous leur répondons et posons la même question à chacun d’entre eux. Apparemment mon prénom leur plait, ils n’arrêtent pas de le répéter « Veloma (aurevoir) Nicolas », « Bon voyage Nicolas » ! Une petite fille tend la main à Olivier pour lui dire bonjour, Olivier lui serre et elle se met immédiatement à sentir sa main. Nous éclatons de rire !

La descente continue, le soleil ne tape pas (encore) très fort, quelques nuages nous permettent de retarder les coups de soleil. Vers midi, à l’ombre d’un grand arbre, nous faisons notre pause déjeuner. Une veille dame, poissons à la main, nous regarde arriver. Je pense qu’elle tient dans les mains notre repas du midi. Les piroguiers négocient avec la vieille dame, nous déchargeons les pirogues.
Jamais seul à Madagascar, une vingtaine de petits curieux viennent nous rencontrer. Très bons cuisiniers, les piroguiers se mettent à l’œuvre, nous posons la nappe. Tous debout, nous assis, je lance un « Petsa Petsa daholo » (asseyez-vous tout le monde), et tout le monde s’assied. Voila, c’est quand même plus convivial !

 

 

Le repas arrive dans les mains de José qui éloigne un peu les enfants et dépose plusieurs saladiers sur la nappe. Ce midi nous nous régalerons d’une salade de riz, concombre, carotte, viande et poisson. Excellent ! Orange en dessert. Ça c’est de la nourriture équilibré à faire pâlir un américain. Les enfants, un peu plus loin, reviennent vers nous. Nous distribuons quelques cahiers et crayons en essayant d’établir un certain respect du partage. Pas évident. Nous remontons dans la pirogue, repus de ce repas et repartons.
Nous continuerons de croiser des piroguiers qui ne manqueront pas de rigoler avec Bera et José. Le monde des piroguiers est une grande famille !
Vers 16h nous quittons la Mahajilo pour rejoindre la Tsiribihina. Nous croiserons là un orpailleur, sourire aux lèvres, chapeau de paille sur la tête, nous faisant un grand salut de sa berge, nous lui répondons avec autant d’entrain.

 

 

 

Une heure plus tard il est temps d’installer le campement, le soleil se couche vers 18h. Nous, enfin Aina, choisira une immense plage déserte. On débarque tout, les sacs, l’eau, les tentes, la vaisselle, sans oublier les 3 poules ! Les piroguiers/cuisiniers préparent le repas du soir, nous nous occupons du montage des 5 tentes, sans perdre de temps car le soleil disparaît déjà derrière les collines dans un ciel rouge flamboyant. Nous allons tous à l’eau pour nous laver, elle est fraîche mais ça fait du bien d’être propre. Deux gamins, venant certainement d’un village au alentour, qui avait assisté au fabuleux combat, nous rejoignent dans l’eau. Un orpailleur vient à notre rencontre pour nous proposer sa récolte du jour. Nous lui achèterons quelques milligrammes de poudre d’or (5 000 ar – 1,70 euros). Malgré une apparence déserte, les alentours sont peuplés, c’est ça Madagascar !

 

 

Le kilalaky, la danse des bandits!

 

 

Le repas est servi : soupe, légume, viande avec riz. Comme ce midi c’est délicieux, c’est peut être le fait d’être complètement isolé, loin de toute source de nourriture qui nous fait apprécier d’autant plus le repas préparé, mais je pense que le talent des cuisiniers y est pour beaucoup ! 1 h plus tard la marmite est vide. Le son d’une petite et vieille radio se fait entendre, le poste crachouille une musique typiquement entraînante de Madagascar, le Kilalaky.

D’un rythme rapide et répétitif le Kilalaky est la musique dansée par les Daholo (bandits). Aina, José et Bera donnent le mouvement avant d’être suivis par Oliver et moi. Nous tournons autour du feu en suivant la gestuelle de José. Après cette bonne partie de danse et de rigolade, la fatigue nous pousse vers nos duvets. Chacun regagne peu à peu sa tente…

 

 

Nous entamerons demain le deuxième jour de cette descente