Ladakh : D’un monastère à l’autre…

Le 19 Jan 2014, Inde, Ladakh

Palace Leh LadakhLeh, capitale incontournable.

Enclavée au milieu d’un désert rocheux, l’arrivée à Leh impressionne. Après les deux jours de route dans un no man’s land complet, Leh semble au bout du monde. Au milieu de cette immensité aride, on se sent si petits face aux sommets de plus de 7000 m qui nous entourent, on aperçoit de la route les monastères bouddhistes accrochés à la roche, rien ne ressemble à ce que l’on connaît déjà de l’Inde. La forte présence militaire nous ramène à la réalité. Dopée par un tourisme exponentiel, la ville de Leh s’allonge le long de la route à une vitesse fulgurante. Assez verdoyant dans sa périphérie, le centre ville ressemble de plus en plus à une petite ville indienne, bruyante, polluée, saturée de voitures, de restaurants, d’agences de trek et de groupes électrogènes pétaradants… Les voitures qui n’existaient pas il y a 15 ans ont envahi le centre ville. Cela dit quand on vient de Delhi, ça repose!

De loin on aperçoit l’imposant Palais Royal construit en 1600 qui domine la ville. Il évoque le Potala de Lhassa qui sera construit 50 ans plus tard. La rue principale sert de marché aux légumes tous les jours du matin au soir. On s’etonne de trouver des pommes, des abricots… A 3500 m, Leh est à la limite supérieure des cultures. A Leh on trouve presque tout, mais au dessus ne poussent que l’orge et les pois.

On se trouve un petit hébergement sympa car on va y rester un petit moment. Nous choisissons la Green villa Guest House (sur la lamdon school road), légèrement à l’écart de la ville. L’ambiance est familiale, l’endroit est reposant, le cadre verdoyant… (500 inr – 7€ -/nuit chambre double avec sdb).

 

Où est Leh déjà ?

 

Pour s’échapper de l’agitation de la ville, un grand nombre de villages et monastères sont joignables facilement depuis Leh en bus local. Avant d’explorer les alentours nous assistons à l’arrivée d’un Rinpoché (qui signifie en tibétain « le Très Précieux », généralement réservé aux lamas incarnés) dans le monastère situé en plein cœur de la ville, le Gompa Soma.

 

Om Mani Padmé Hum psalmodié par les haut-parleurs du monastère.

L’arrivée du Rinpoché avec le chant des Dolma.

 

 

Sa Saintété le Dalaï-Lama

Nous avons l’honneur de pouvoir assister à un enseignement du Dalaï Lama à Choglamsar, une petite ville proche de Leh. Après avoir joué des coudes pour trouver un moyen de transport et nous rendre sur place (c’est qu’il y avait du monde!), nous nous trouvons une place parmi les milliers de Ladakhis et la centaine d’étrangers présents sur l’immense pelouse. Le Dalaï-lama arrive et, avant de prendre place calmement sur son fauteuil, prend le soin de bien saluer toutes les personnes présentes sur l’estrade. Il joint ensuite ses mains et salue la population. Il commence alors son enseignement. Une petite zone à droite de l’estrade est dédiée aux étrangers afin de suivre le discours du chef spirituel qui est traduit en anglais. Malheureusement, trop loin des petits haut-parleurs, nous n’avons pas pu comprendre la traduction.

Nous avons enregistré l’intégralité du discours (3h) en Tibétain et Ladakhi. Si quelqu’un avait la possibilité de le traduire, du moins dans les grandes lignes!

 

 

 

D’un monastère à l’autre…

 

« Chaque jour passé à Leh est un jour de moins passé au Ladakh »

dit l’auteur français d’un guide très complet sur la région, Jean louis Taillefer.

Direction la gare de bus pour tenter de se trouver une place dans le bon bus pour le village de Thikse ! Il y a bien ce tableau des horaires peint sur un mur, dont on doute d’ailleurs de la fréquence d’actualisation des infos, mais cela ne nous dit pas quel bus prendre. Nous comprenons vite pourquoi les transports locaux sont tels qu’ils sont, c’est-à-dire vétustes, mal indiqués et peu nombreux. Les Ladakhis connaissent déjà les horaires et les bus à prendre, les touristes louent généralement des voitures personnelles avec chauffeur, donc malgré l’explosion du tourisme au Ladakh aucune raison pour le gouvernement d’améliorer le secteur des transports publics !

 

 

 Monastère de Thiktse

A 18km de Leh par la route de Keylong, le monastère de Thiktse a été construit en 1430 et abrite 80 moines de l’ordre Gelugpa, encore appelé l’école des bonnets jaunes, qui est la plus récente des quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain. Comme tout monastère, il faut effectuer la visite dans le sens des aiguilles d’une montre.

 

 

Village de Stok

De l’autre coté de l’Indus, fleuve remuant qui prend sa source au Tibet au mont Gangri, le petit village de Stok est visible depuis la route lorsqu’on sort de Leh vers le sud. Nous décidons d’y faire un saut en bus et éventuellement d’y dormir. Après une petite recherche d’hébergement auprès de quelques habitants, pas de guesthouse en vue. Doit-on se résigner à rentrer à Leh ? … C’est sans compter ce conducteur de tracteur qui passe devant nous et qui nous fait un grand sourire ! Tachi nous invitera chez lui et nous ferons la connaissance de sa famille, sa fille Dolma, son fils et sa femme.

 

Tachi et sa famille sont bouddhistes. Les repas sont végétariens, ils ne boivent pas d’alcool, et matin et soir Tashi fait son rituel religieux, sa méditation dit-il. Impossible pour lui de faire de la méditation statique telle qu’on la conçoit en occident, ce type de méditation est réservée à l’élite des moines, nous explique-t-il.

 

La Palais de Stock vaut le détour, son musée renferme une très belle collection de thangkas (peinture sur toile caractéristique de la culture tibétaine) datant du XVIe siècle, des vêtements et des bijoux traditionnels de la famille royale, ainsi que de nombreux objets utilisés lors des cérémonies religieuses.

Le palais royal a été construit au début du XIXème siècle, le dernier roi du Ladakh y fut exilé en 1840 après sa défaite face aux envahisseurs Dogra  (dynastie hindoue).

 

Monastère d’Hemis

A 45km au sud de Leh, le gompa de Hémis est le plus grand monastère du Ladakh.

 

 

Monastère de Lamayuru

Situé à 125 km à l’ouest de Leh, le monastère tibétain de Lamayuru est perché à 4000m d’altitude. Ce gompa du 11e siècle est considéré comme le plus ancien monastère bouddhiste du Ladakh. Ici, en hiver, la température peut descendre jusqu’à -40°C. Le Ladakh est très aride et le bois, qui pourrait être utilisé pour se chauffer, est inexistant à Lamayuru. Ce qui n’empêche pas 400 moines et lamas d’y vivre, dont une cinquantaine d’enfants.

 

Le centre de méditation de Lamayuru

situé juste au-dessus du monastère, héberge une petite communauté de moines… aux cheveux longs! Une fois par an, durant quelques jours les moines font une Puja (cérémonie religieuse) dédiée à leur Rinpoché. L’ambiance est comme très souvent détendue et on nous invite à assister au rituel. Nous y passerons les 2 jours.

Différents chants des moines.

 

 

 

 

 

Sur le sentier de Padum…

De Lamayuru commence des treks de plusieurs jours vers Padum ou Chiling avec des cols à plus de 5000m… On ne fera que les deux premières étapes, Wanla et Hanupata, sans entamer le passage des hauts cols.

 

A Hannupata, nous serons hébergés chez Tashi, sa femme Diskit, leurs deux enfants et les grands-parents.

 

 

Rien de mieux qu’une randonnée pour s’imprégner de la vie quotidienne et des paysages Ladakhis !

La suite au prochain épisode!