Ladakh : Retour à Manali par les lacs Tsomo Riri et Tso Kar

Le 06 Avr 2014, Inde, Ladakh

ladakhSuite et fin de notre séjour au Ladakh. L’hiver approche, l’air se rafraîchit, il est temps de penser au retour vers Delhi. Nous sommes fin septembre et les routes commenceront à être impraticables d’ici quelques semaines…

Nous avons entendu parler d’un lac à ne surtout pas manquer non loin de la frontière chinoise sur le plateau du Rupshu, le lac Tsomo riri (4520m d’altitude, l’un des plus hauts au monde). Le Rupshu se divise en trois régions : le Korzok avec le lac Tsomo Riri, le Samad Rokchen avec le lac Tso Kar, et le Kharnak dépourvu de lac.  Des tribus de nomades vivant sous tente, les Changpas, habitent et font paître leur bétail dans des pâturages autour du lac Tsomo Riri. Mode de vie qui tend à disparaître au profit d’une vie sédentaire. Les Changpas tirent leurs revenus de l’élevage et produisent le pashmina (cachemire).

Le lac Tsomo riri

L’accès a été ouvert au tourisme en 1994 et depuis Leh il n’y a que 3 bus public par mois qui s’y rendent, les 10, 20 et 30 de chaque mois, départ 6h30, environ 250/300 inr (3/3,5 €), les 220km sont fait en 9h (Le bus revient à Leh le lendemain. La réservation est conseillée la veille au bus stand.) Cette fréquence oblige à rester sur place 10 jours, or les permis nécessaires à l’accès à la zone ne sont valables que 7 jours…. De plus notre visa indien se termine dans moins de 10 jours…  on abandonne donc l’idée du bus!

Nous partons à la recherche d’un taxi partagé en faisant les nombreuses agences de voyage des ruelles de Leh. Quelques annonces sont collées sur les vitrines, on en parle autour de nous, en cette fin de saison cela risque d’être difficile de trouver du monde pour ce voyage. La plupart des gens préfère l’avion pour Delhi ou le bus qui descend directement à Manali. Finalement une semaine plus tard, une toute petite agence nous trouve 3 personnes intéressées par ce voyage, 3 israéliens.  L’agence s’occupe des permis d’accès à la zone (valable 7 jours pour 200/300 INR), le départ est prévu en voiture partagée avec chauffeur le 23 septembre (5000 INR – 60€/personne). Après toutes ces heures passées dans des bus tape-cul en tout genre, c’est avec un plaisir non dissimulé que nous grimpons dans cette voiture tout confort pour ces 3 jours de voyage! En route !

Notre trajet

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Une ambiance « bout du monde »…

La route est plutôt bonne au début, longeant régulièrement des torrents, pour se poursuivre sur une piste agréable. A l’arrivée au lac, une ambiance « bout du monde » s’offre à nous. Nous subissons tout de même un petit contrôle au passage d’un poste militaire, la frontière chinoise n’est pas loin. Toutes nos cartes de la région sont confisquées le temps de notre présence dans le coin, par peur que nous les divulguions aux chinois parait-il….. peu crédible! L’endroit semble désert, seul le petit village de Korzok domine le lac. Quelques habitations, un grand monastère, quelques commerces, des gargotes… Après cette journée de route, la nuit commence à tomber, nous logeons chez un papy qui propose plusieurs chambres, avec vue sur le lac pour 250 inr (3€) repas compris.

Le lendemain, le réveil sonne tôt, il est 5h. Il est temps de partir arpenter les rives du lac! Nous reprendrons la route en fin de matinée… plutôt frustrant mais il était difficile pour nous de faire autrement, le chauffeur a son timing.

Le panorama est surréaliste. L’absence de végétation rend les lignes pures et les couleurs, saturées par l’altitude, éclatent superbement. Tôt le matin le village s’anime, les ladakhis sur leurs chevaux mènent leurs troupeaux dans une mosaïque de pâturage verdoyant qui subsistent au milieu de ce paysage aride. Chèvres, moutons, yaks, chevaux sauvages se partagent paisiblement l’espace autour du lac. De loin on peut entendre les chants qui rythment le travail de la terre.

 

Nous reprenons la route avec un peu de retard, nous dit notre chauffeur… c’est vrai, nous avions un peu de mal à quitter cet endroit magique! Notre trajet passe par le lac Tso Kar, pour ensuite récupérer la route principale Leh-Manali qui doit nous emmener à Keylong, village où nous dormirons cette nuit.

Les heures passent, Keylong n’est toujours pas en vue. La nuit commence à tomber et notre chauffeur accélère le rythme dans les lacets interminables de la montagne… L’ambiance se crispe dans la voiture quand il commence à pleuvoir puis neiger. Le chauffeur ne ralenti même plus dans les nids de poule, il s’obstine à vouloir atteindre ce village, sans nous dire clairement où nous sommes…. On comprendra plus tard que c’était la première fois qu’il faisait ce trajet et qu’il ne nous disait rien car, stressé par la situation, il ne savait pas vraiment où nous étions !
A une vingtaine de kilomètres avant Keylong, après discussion nous passerons la nuit ici, à Jeespa.

 

Le paysage devient plus verdoyant, l’air se réchauffe, la route serpente sur une piste qui reste difficile, nous nous rapprochons de Manali. Nous arrivons en fin d’après midi, pour ensuite sauter dans un bus de nuit qui part pour New Delhi (850 INR – 10€/personne).

A Delhi, un bon hôtel pour dormir à deux pas de l’aéroport : l’hôtel Eurostar International à Mahipalpur. Une bonne surprise, très propre, grande chambre, petit dej buffet sympa (150 inr – 2€), personnel accueillant, quartier calme, wifi gratuit, pour 835inr (10€).

Bye bye India

Demain nous partons à Istanbul en Turquie aux portes de l’occident. Dernier coup de tampon sur notre passeport et premier pas vers notre retour à la vie occidentale. Istanbul, pays de transition quasi obligatoire avant notre atterrissage en France quelque peu redouté dans une quinzaine de jours, une sorte de réadaptation à cette vie que nous avons quittée il y a bientôt un an.

Une nouvelle page de notre carnet de voyage se tourne. L’Inde nous a immanquablement imprégnés de son atmosphère, ses regards, ses rencontres, ses paysages, son énergie! …. il nous faudrait plus d’une vie pour espérer la comprendre, peut être dans la prochaine, qui sait ! ;)