Descente de l’amazone en bateau, de Manaus à Santarem.

Le 06 Juin 2018, Brésil

Après ces 2 jours de visite, nous partons pour Manaus, capitale de l’État de l’Amazonas, mégapole de plus d’1,7 million d’habitants situé au cœur de la forêt, point de départ de notre descente vers Macapa.
Pour rejoindre cette ville, difficile de faire autrement qu’en avion, elle est située en plein cœur de la forêt Amazonienne. Manaus ressemble un peu à Belém, avec des trottoirs de couleurs et formes différentes devant chaque bâtiments, des façades défraîchis, beaucoup laissés à l’abandon.

 

 

Aux abords du port, nous croisons un vendeur nous proposant des tickets pour Santarem, départ demain midi, pour 90 ou 100 r$.

 

Le Anna Karoline II

Petite présentation du bateau, le « Anna Karoline II » : Sur 3 étages, pouvant contenir près de 400 personne, le 1er pont est climatisé et vitré, le 2eme ne l’est pas et plus proche des moteurs, et le pont supérieur où on ne peut pas mettre de hamac, sert pour la vue, bronzette…etc. C’est la grande classe!
Au port le prochain départ d’une autre compagnie se fera dans 2 jours. Nous prenons celui que le vendeur nous propose, toujours conscient qu’acheter des billets à un vendeur à la sauvette dans la rue reste un peu plus risqué, sans garantie le lendemain de trouver le bateau en question!

 

 

Direction le port d’Ajato, point de départ de notre voyage fluvial. Nous trouvons le « Anna Karoline II » qui se charge petit à petit. Il est 8h et il n’y a pas encore beaucoup de passager ce qui nous permet d’avoir de bonne place. En attendant les 5h restantes, nous faisons un tour sur le port et sur le marché couvert. Très beau port exposant de magnifique bateau typique de la région, de taille différente mais de construction similaire. Des barges jaunes vifs accrochées les unes aux autres permettent de distribuer l’accès aux bateaux amarrés. Vendeurs de hamacs, cordes, repas, gâteaux, va et viennent entre les passagers. Le marché en face du port est bien fournis, on trouve de tout, j’y achèterai de la farofa au coco, quelques bananes pour le trajet, et évidement 2L de guarana !

 

 

 

10h le bateau commence à se remplir de hamacs pour ne ressembler qu’a un enchevêtrement multicolores quelques heures plus tard. Le bateau quitte le port à 13h30. Plutôt ponctuel ! Cela dit, quelques minutes plus tard le bateau tente un accostage, je ne sais pas pourquoi mais l’accostage se conclut par un accrochage dans une barge qui elle-même ira compresser l’arrière d’un bateau en bois, dont les occupants ont dû avoir eu une belle frayeur !
Apparemment notre embarcation a des problèmes de moteur, ce qui à fait que le capitaine n’a pas pu freiner lors de l’accostage. Ça grouille sur les ponts et les quais, les gens se questionnent, descendent, constatent, finalement nous repartirons 20min plus tard. Notre bateau n’a pas de dommage sur la coque, mais le problème au moteur persiste. Toutes les 10/15 min le capitaine coupe le moteur pour le redémarrer ensuite, une histoire de pression apparemment…

Quelques infos:
– Prévoyez de quoi boire et grignoter, déjà parce que ça passe le temps, et qu’il n’y pas grand chose sur le bateau. Vous trouverez tout au marché de Manaus.
– Petit-déjeuner 4-5 R$, avec au menu un café sucré, du pain, jambon et fromage.
– Repas 8 à 10 R$, à base de pâtes, riz et viande. bière 5 R$.

 

 

 

Le voyage commence maintenant! Nous atteignons rapidement la rencontre des 2 eaux. D’un coté les eaux noires du Rio Negro, de l’autre les eaux marrons de l’amazone. Des prestataires nous avaient proposé une excursion à 130r$ (57 euros) pour observer le phénomène… pas la peine finalement, c’est compris dans le billet !

 

 

Le bateau est d’un niveau de confort supérieur à tous ceux que j’ai pu prendre. Fontaine d’eau fraiche pour ceux qui ont soif, poubelles, douches, clim… Le repas est composé de poulet ou viande, riz, pates et macédoine de légume pour un tarif de 7r$ (3euros). Repas servi toujours très tôt : entre 11h 12h, et 18h 19h. Il est possible d’acheter des crocs messieurs au snack pour 3r$.

Pendant que certains jouent aux dames devant le snack, d’autre bronze sur le pont supérieur, les femmes continuent à prendre des douches tout à long de la journée et de parfumer le pont de bonne odeur de propre et de parfum, pendant que d’autres dorment devant des enfants qui chahutent. Nous faisons connaissance avec Franck, parisien, prof de math dans le secondaire, qui en est à son 3eme périple au Brésil. Nous rencontrons également Mélina et Anna, 2 brésiliennes de São Paulo en tourisme dans la région. Pour finir, Milan, un jeune allemand de 21 ans qui, après avoir terminé ses études de designer, entame un tour de l’Amérique du sud en 9 mois avec les transports locaux. Autant d’histoire à écouter et à échanger !

 

 

La nuit tombe, le soleil se couche rapidement sur l’amazone réunissant une poignée de spectateur sur le toit du bateau. Pendant ce temps des membres d’équipage s’affairent à installer de gros haut-parleurs mais il semble y avoir un problème d’électricité, les festivités seront annulées, dommage.
L’amazone est calme, pas un remoud, à peine de quoi faire tanguer les hamacs. Il reste suffisamment de place sur le pont pour que la nuit soit plus confortable que les précédentes.

 

 

La nuit fut finalement difficile, comme pour mes acolytes, les heures de sommeil ont été très sporadiques. Les yeux gonflés et le visage bouffis attestent de la qualité de la nuit. Au petit déjeuner sandwich jambon fromage, et une sorte de café au lait concentré sucré. Matinée tranquille sur le toit, quelques transats nous permettent d’admirer le paysage tout en étant allongé.

A vu d’oeil, il doit y avoir 2km de largeur de fleuve, on ne distingue pas les branches d’arbres des arbres, mais les troncs apparaissent tout de même. Le moteur continue d’avoir le hockey, ce qui, on se le demande tous, ralentis la durée du voyage mais de combien de temps !

Mao Mao!

Après le repas, petite partie de Mao Mao (règle du jeu ici) que nous apprendrons à Mélina et Anna, ainsi qu’à un jeune brésilien débrouillard de 13ans, Lucas, qui connait déjà les règles. Durant la partie un arrêt moteur plus long que les autres nous interpellent, a tel point que le bateau finit par dériver, et chasser lentement de l’arrière. Ce qui me rassure c’est que nous sommes dans le sens du courant, ce qui me rassure moins c’est que nous nous approchons dangereusement du rivage.
40min plus tard le bateau continue à descendre le fleuve grâce au courant, mais à reculons. Nous sommes à quelques mètres du bord, je me dis qu’a tout moment on va toucher le fond et finir par casser l’hélice. Heureusement, les mécaniciens arrivent à faire redémarrer le moteur et nous reprenons enfin notre place au centre du fleuve, cela nous aura au moins permis d’apprécier la forêt et la mangrove de l’amazone.
Nous passons à proximité d’un gigantesque cargo de container, chargé de soja (ogm) de Monsanto récupéré au port.

 

 

Santarem, terminus, tout le monde descend! 

La nuit tombe, nous devions arriver à 18h, et c’est finalement à 19h30 que nous accostons en douceur au port de Santarem. La ville apparaît entièrement illuminée après 36h de voyage. Les hamacs se plient, les femmes se recoiffent et se maquillent, pas de temps à perdre ! Après une petite discussion avec Milan, Mélina & Anna, et Franck, le village d’Alter Do chao serait un endroit à ne pas manquer, tout le monde y va, Franck et Milan veulent y aller ce soir en taxi car il n’y a plus de bus (dernier à 19h30). Sachant que le taxi c’est 50r$ et que le bus 2.5r$, nous resterons une nuit à Santarem sans hésiter, c’est l’occaz.

Le beila hotel nous accueillera au prix de 80r$ pour une chambre avec 3 lits. Clim, salle de bain, et petit dej compris.

 

Demain nous continuons la descente pour rejoindre Macapa