Macapa

Le 06 Juin 2018, Brésil

Visite de la ville de Macapa et ses alentours.

Population : ‎481 937 hab.
Superficie : 65624 km²

Quelques bruits d’eau me réveillent doucement d’une bonne nuit bien méritée. Les clients de l’hôtel sont en train de faire leur toilette. Faisons le point sur la journée d’aujourd’hui : tout d’abord trouver un hôtel plus sympa, retirer de l’argent, téléphoner à mes proches, et ensuite visiter la ville. Après avoir consulté mon guide, l’hôtel Amazonas me semble idéal: en centre ville, 25r$ la chambre, sdb privée, pas besoin de plus.

 

 

Je sors de ma chambre voir si je peux aller me laver. Un tour du coté des sanitaires me fais rapidement comprendre que je me retiendrais pour ce matin. Apparemment la chasse d’eau ne fonctionne plus depuis longtemps… Du coté de la douche ça peut aller. J’en prends une vite fait, je n’ai pas le choix ça doit faire plus de 24h que je ne me suis pas douché, avec la journée d’hier, je commençais à macérer sévère !
Avant de quitter l’hotel je regarde le nom de mon l’hôtel : Hotel San Antonio. Classé dans mon guide comme « hôtel à bas prix à ne choisir qu’en cas de déroute financière », je comprends mieux !

Je goûte aux premières sensations de la ville, au premier regard des gens, aux rues animées… J’arrive à l’hôtel Amazonas,
« Bon dia, uma appartemento para uma noite por favor ? »
J’avais déjà préparé ma phrase. Hop, c’est emballé, elle a compris et me passe une clé. Je pense que ma prononciation ne doit pas être très bonne vue qu’elles ont rigolé. Le lit est propre, la salle de bain aussi, un petit ventilateur (indispensable) sur une étagère, je n’ai pas besoin de plus!

 

Hotel Amazonas Facebook
Tel: 222 7011
Rua tiradentes, 785
24 r$ la nuit, 1 lit, 1 armoire, 1 ventilateur, 1 sdb & le p’ti dej.
Obs : Parfait pour les petits budgets. Propre, confortable, et convivial.

 

Au bout du couloir de l’hôtel une petite terrasse donne sur le croisement de 2 rues. J’observe quelques minutes… Il est temps maintenant d’aller arpenter les rues de la ville. Je pars d’abord trouver un téléphone pour informer mes proches que tout se passe bien. Les cabines bleues sont repérables de loin car adaptées au climat équatorial, elles forment une sorte de bulle ouverte permettant de se protéger du soleil ou de la pluie.

Je « m’insère » dans la bulle, et tente plusieurs fois de composer le numéro en vain. J’entends soudain une voix à l’extérieur de ma bulle d’un gars d’une vingtaine d’années me demandant si je suis français.
« Oui oui » répond-je.
« Vous essayez d’appeler la France ? »
« Non, la Guyane, et je galère un peu d’ailleurs » il s’approche de moi et m’aide à composer mon numéro. La communication sera de courte durée car normalement prévue pour durer 80 min en appel local, elle durera pour ma part moins de 50 secondes. Je remercie le jeune homme.

Je lui raconte que je suis là en vacance et que je viens de Cayenne. Lui travaille à Macapa dans un centre anti-toxicomanie, il vient de Cayenne et vit à dans une des banlieues de Macapa depuis 3 ans avec sa copine et son enfant. Il voudrait rentrer à Cayenne, la population ici n’est pas accueillante, ses voisins ne lui disent pas bonjour… il ne s’y plait pas. C’est la première fois que j’entends ce discours. Il se propose de me faire visiter la ville.

« Tu ne travailles pas aujourd’hui ? » je lui demande.
« Non, pas aujourd’hui, je travaille quand je veux…»
A tiens..

 

 

 

 

Nous traversons quelques rues pour nous rendre au fort de Sao José.

Capitale de l’état d’Amapa, Macapa est une ville d’environ 400 000 habitants pour 6 563 km². (La Guyane:190 000 hab. pour 91 000 km²). La ville a commencé à être bâtie sur les bords de l’Igarapé. Construite de 1764 à 1784 par des esclaves indiens et africains, la Forteresse est la plus grande fortification construite par les portugais au Brésil. En forme d’étoile, situé au bord du fleuve, son emplacement stratégique permet la surveillance de toute la partie nord de l’embouchure de l’amazone. Elle fut élevée à la catégorie de patrimoine national en 1950. Ce dernier est donc le principal monument touristique de la ville. Autour, des boutiques où l’on peut acheter les riches produits de l’artisanat local.

Mon acolyte du jour me fera la traduction de la petite visite guidée du fort. On visitera les 4 pointes du fort, avec des tourelles postées un peu partout et une quantité impressionnante de canons, apparemment toujours en fonction d’après le guide… on ne sait jamais ;). Nous visiterons également la caserne des gardes, sorte de grand bâtiment traversé par un long couloir distribuant de grandes pièces ouvertes sans porte servant de chambre, cuisine, salle d’eau… La visite s’interrompra là puisque il est 12h00 et les autres bâtiments du fort sont fermés. Nous nous dirigerons vers le Trapiche Eliezer Levi.

 

 

Fortaleza de São José de Macapa
Entrée par l’av Henrique Galùcio
Entrée Gratuite.
Horaires : 9h – 18h

 

Le Trapiche (jetée) Eliezer Levy. 472m de long. Au bout un restaurant et tout le long de cette jetée, pour ceux que les 472m rebuteraient, un rail permettant à un petit « métro » d’une dizaine de places de faire l’aller-retour, il s’agirait pas de tomber en hypoglycémie avant d’atteindre le resto! Il ne fonctionnait malheuresement pas durant mon séjour…zut.
La ballade est agréable. Plein de petits bateaux au moteur pétaradant partent du port pour se perdre derrière les iles au large… Des abris au bout de la jetée permettent à des gens de faire leur petite sieste. Nous faisons le tour et observons la statue de Sao José posé au milieu de la mer.

– Je demande : « Tu sais pourquoi la statues est tournée vers le large? »
– « Ben parce qu’elle est au milieu de la mer, c’est la statue de Sao José ».
– « hmm… ouais, mais tu ne sais pas pourquoi elle est tournée vers la mer et pas la ville ? »
– « Elle a été construite au milieu de la mer, elle est là, c’est comme ça… »
– « Bon d’accord… »
Je saurais par une autre personne qu’elle est dirigée vers le large pour protéger la ville de Macapa des vagues.

 

 

 

623 grammes de nourriture svp!

La faim nous gagne, nous nous dirigeons vers un resto au kilo pas cher, du nom de CLR pour « Central Lanches a Refeicoes ».
Les restaurants au kilo permettent probablement de diminuer les gâchis de nourriture. Comme chacun choisi les plats et la quantité qu’il désire, les « restes » doivent être moins importants. Plus de risque de voir une assiette trop pleine arriver devant soi… sauf pour ceux qui ont les yeux plus gros que le ventre !
Je me régalerai avec du couac (farine de manioc) très fin typique au brésil, une tranche de viande bien grillée et quelques accompagnements (haricots rouge, salades…). Mon acolyte prendra un couac feijoada (haricot rouge). Pour faire passer tout ça, une bonne bouteille de guarana. Je lui paye le repas (12r$ pour deux – 3€).
Il est 14h30 l’heure de faire une petite sieste. Mon guide m’accompagnera jusqu’à mon hôtel, avant que nos chemins se séparent. Juste avant de partir il me demandera 10r$, je n’ai pas osé lui demander pourquoi, de toute façon je ne les avais pas…
Apres une petite sieste (de 2h quand même) sous le vent de mon petit ventilateur, je me lève et décide d’aller tester un cyber café pas loin de l’hôtel. 2r$ l’heure, c’est donné.

 

 

Allons voir l’équateur!

En regardant une carte du monde on peut remarquer que Macapa est situé sur la Latitude 00 02′ N. Ce qui signifie qu’en faisant quelques kilomètres au sud de la ville (6km plus exactement) on croisera la route de l’Equateur, en personne !
Un monument a été érigé pour symboliser son passage, c’est le monumento Marco Zero do Equador. 

Je dois prendre le bus « Fortaleza ». J’avais repéré depuis mon hôtel un arrêt de bus qui n’en est pas un puisque aucun panneau n’indique qu’il y a un arrêt à cet endroit. Réservé aux habitués en fait.
Le bus en question s’approche. Je fais un petit signe de la main, il s’arrête. Je monte par l’avant, le chauffeur me fait une drôle de tête… peut être que c’est son expression habituelle, je ne sais pas! Je lui montre ma destination, il me fait un signe du pouce que je suis dans le bon bus, mais immédiatement me fait comprendre que je dois redescendre et monter par l’arrière (et là je dis merci au langage des gestes). Je m’exécute. Je saute à l’arrière et je comprends mieux la raison. En montant par l’arrière, on se retrouve face à une sorte de tourniquet avec a coté, un contrôleur assis. Pour entrer dans le bus, il faut débourser en général 1.5r$ et le tourniquet se débloque par la magie, magie qui vient surtout du contrôleur qui enlève son genoux qui bloquait le mécanisme.

Le chauffeur me fait signe de descendre ici, au beau milieu d’un rond point. Rapide tour d’horizon pour apercevoir, au milieu de ce rond point, un obélisque d’une vingtaine de mètres de haut avec en son extrémité un trou en forme de disque. Au premier abord rien de spectaculaire. Un escalier m’y emmène et je me trouve maintenant au pied du monument.

Il n’y a personne, aucun touriste, aucun autochtone, enfin si, un jardinier en plein travail d’élagage d’un buisson. Dans la continuité de la colonne, sur le sol, un axe d’environ 20-30m représentant la ligne de l’équateur avec en ses extrémités deux petits connes identiques. Sur chaque tranche de l’axe est inscrit l’hémisphère. Bon, je vous passe le cliché « regarde ! je suis à la fois dans l’hémisphère nord et dans l’hémisphère sud !! »
Mais lorsque l’on réfléchie, c’est quand même pas tous les jours qu’on est à égale distance des 2 pôles et qu’on peu passer d’un hémisphère à l’autre sans prendre l’avion !

voir la carte sur google map

 

Monumento Do Marco Zero
Av Equatorial a Rodovia Juscelino Kubitsheck
Entrée gratuite.
Prendre le bus « Fortaleza » à Macapa.

 

 

Musée Sacaca

Mon deuxième plan de la journée sera d’aller au Musée Sacaca. Situé à 2 km de la ville, je vais en profiter pour y aller en mototaxi. Justement une mototaxi klaxonne.

Ici les mototaxis klaxonnent tout le temps : un p’tit coup de klaxon pour interpeller le passant, un p’tit coup en traversant le carrefour, un p’tit coup dans une ligne droite, un p’tit coup pour … rien ! Ils klaxonnent tout le temps !!
Je lui montre mon guide et il me passe le casque, qu’il avait coincé sous un filet sur sa selle, derrière lui. Je monte ensuite, m’agrippe aux poignets et hop on est parti! 5 min plus tard on arrive. Je lui paye les 3 r$ (0.70€).

Pour immortaliser le moment je lui demande si je peux le prendre en photo. Il enlève son casque et pose fièrement pour la photo. Hop, l’image est dans la boite. Obrigado !

 

Le musée Sacaca (M. Raymond Santos) est un musée unique. Inauguré le 5 avril 2002, ce musée à ciel ouvert présente des habitations de communautés indiennes telles que les Wayampis (Famille des Tupi-guarani installés en Brésil et Guyane), Palikurs (Famille des Arawak installé dans l’état d’Amapa et en Guyane) construites par les indiens eux-mêmes pour le musée. On peut côtoyer aussi divers type de plantes : mouloukou, wasai, cupuacu, cacao…

Monsieur Sacaca!

L’hôtesse d’accueil qui comprend rapidement que je ne parle pas le brésilien, appelle un guide parlant français. Celui-ci me fera exclusivement la visite du musée. Le grand luxe ! Durant 30-40 min, ce sympathique guide m’expliquera consciencieusement l’utilisation, la fabrication de chaque objet artisanal entreposé dans les habitations, la méthode de fabrication du couac dans la « Casa da Farinha », l’utilisation du roukou. Le guide m’explique que le 5 avril, jour d’inauguration du musée, des indiens viennent montrer aux visiteurs la fabrication du couac, l’utilisation des ustensiles.

 

 

Museu Sacaca
Tel:212 5361
Av Feliciano Coelho 1509 et Rua Manoel Cudoxo Perreira
Entrée gratuite.
Visite avec guide français possible.
Le plus simple est de s’y rendre en mototaxi (3r$/0.70€)

 

Une nuée de p’tits gamins croiseront mon chemin durant la visite, normal on est mercredi. Je les croiserais à nouveau devant un spectacle pour enfant, là ou ma visite se termine. Je quitte mon guide, après l’avoir remercié chaleureusement. Je rentrerai à l’hôtel à pied. Ce n’est pas très loin et ça me permettra de visiter la ville. 
Je repère le Centro estadual de lingua e cultura frances Danielle Mitterrand (l’école de français Danielle Mitterrand). Je vais aller les voir, me renseigner, il doit bien y avoir une personne qui parle français. A l’accueil, 2 personnes parlent français. En discutant, j’apprends que c’est une école publique, donc gratuite, qui a été crée en 1998 dans le but de lier plus de liens avec la Guyane. 3000 candidatures ont été reçues durant le semestre, mais il n’y a que 320 places de disponible, c’est dire l’intérêt qu’ont les brésiliens pour le français !

Pour bien finir la journée, rien de mieux que de retourner au resto d’hier : CLR (Central Lanches a Refeicoes). Toujours aussi succulente leurs viandes  et autre feijoada!

 

Demain je prendrais le bateau pour rejoindre Belem!